Né en 2007 dans les profondeurs interstellaires, du côté des vignobles du Bordelais, Mars Red Sky est un trio à l'initiative de Julien Pras (connu pour être également le leader de Calc) et de Benoît Busser. Trois répétitions plus tard, le duo devient un power-trio avec l'arrivée en son sein de Jimmy Kinast. À trois, ils créent dans leur coin un stoner mélodique qui fleure bon le groove psychédélique 70's, dans sa version lourde et fortement réverbérée, jusqu'à partir à la conquête des clubs et salles aux quatre coins de l'Europe. Novembre 2010, le groupe livre son premier EP au format 45T avant d'enchaîner quasi directement avec la production d'un long-format. En avril 2011, le groupe livre son premier album éponyme, en CD puis vinyle à l'automne de la même année...
Matgaz prend ensuite place derrière la batterie, le groupe continue pour autant d'enquiller les albums de haute volée (Stranded in Arcadia en 2014, Apex III - Praise for the burning soul en 2016) et les tournées marathons.
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Liens pour Mars Red Sky
marsredsky.net: site officiel (323 hits) marsredskyband: Facebook (327 hits)
Mars Red Sky discographie sélective
ep :
Mars Red Sky & Queen Of The Meadow
...
lp :
The task eternal
...
lp :
Stranded In Arcadia
...
split :
Mars Red Sky | Year of No Light
...
lp :
Mars Red Sky
...
Liens Internet
- adrenalyn.net : webzine rock
- MySpace : Notre Space !
- mygmusique.com : webzine rock
Rock > Mars Red Sky
Biographie > Space Rock Opera
Review Concert : Mars Red Sky, Shannon Wright et 31Knots au grand mix (mai 2011)
Interview : Mars Red Sky, The task interview (fév. 2020)
Interview : Mars Red Sky, Apex interview (fév. 2016)
Interview : Mars Red Sky, Mars Red interview (juin 2015)
Mars Red Sky / Chronique LP > The task eternal
Certains pourraient penser que Mars Red Sky se contente de faire ce qu'il sait faire, travaillant sur la continuité de ce qui marche pour continuer d'avancer. D'autres ont le droit d'imaginer que depuis ses débuts, le groupe sait où il va et construit, pierre après pierre, un temple au Dieu de la fuzz. Arrivé sur Terre aussi rapidement qu'une comète interstellaire éponyme, le réel débarquement se fait sur un rivage atlantique (Stranded in Arcadia), lieu d'une intense préparation mais MRS est encore derrière un rideau qu'entrouvre Apex III - Praise for the burning soul, les voici avec la même couleur sur l'artwork (signé Carlos Olmo bien sûr), la même chaleur sonore (Gabriel Zander est encore à la prod) mais cette fois-ci au sommet de leur montagne au cœur des flammes de The task eternal. Car oui, aussi bon soit l'album précédent, on a l'impression que les Bordelais ont encore poussé le curseur et sortent peut-être leur meilleur album.
Les goûts et les couleurs sont discutables, c'est pour ça qu'on est là, mais franchement, comment ne pas s'extasier devant une telle démonstration de talent ? Qui peut se targuer d'avoir un son aussi chaleureux, une voix aussi envoûtante, un groove aussi imparable ? Et de pouvoir lier l'ensemble pour former un tout construisant une identité aussi forte ? Un peu de bidouillages, une rythmique appuyée, le riff démarre à peine qu'on est déjà sur la planète Mars, le voyage va durer un peu moins d'une heure mais on se sent en confiance, le chant de "The proving grounds" lève d'éventuels doutes, on est entre de bonnes mains, au grain des guitares fuzz répondent des notes cristallines, le contraste est bluffant, nos sens vibrent avec la basse, l'album vient de commencer qu'on est déjà ailleurs. Les lignes harmoniques tortueuses et les chœurs lancent un "Collector" qui filera ensuite derrière un chant et une guitare qui marquent leur territoire. Signe que les MRS sont proches des hommes, le petit jeu de lettres entre "Recast" et "Reacts", deux morceaux frères, liés par un riff qui assure une certaine continuité malgré des idées distinctes, le premier est un peu plus léger, le deuxième plus embrumé, la différence se fait notamment avec l'absence de chant pour "Reacts". Sans ce fil d'Ariane, les instruments prennent des libertés et déconstruisent le schéma classique pour s'élever un peu plus haut. L'ascension se poursuit avec une petite pause, "Crazy hearth" étant juste sympathique parce qu'un peu prévisible, ça offre un peu de répit avant de toucher le sommet qu'est pour moi ce "Hollow king". Le trio use alors de toutes ses armes, opposant les pleins et les déliés, superposant des couches instrumentales, assurant une progression au titre qui gagne en tension jusqu'à un trop plein de saturation qui le fait disparaître. Jouissif. Le premier riff bien plus terrestre et granuleux de "Soldier on" nous fait redescendre, la voix de Julien se dissimule derrière un effet comme pour rester à l'écart de ce qui ressemble à une descente de trip, ces instants où tu es mal à l'aise mais conscient d'avoir vécu un bon moment... Le délicat instrumental "A far cry" conforte cette idée, il est temps de se détacher des martiens et de reprendre une vie normale...
A chaque nouvel album, les Mars Red Sky subliment leur recette, répétant leurs gammes avec davantage de maîtrise et de générosité. The task eternal n'échappe pas à la règle, encore une fois, il faut se dire que c'est certainement leur climax et que c'est donc maintenant qu'il faut profiter de leur musique. Et tant pis s'ils se surpassent dans quelques années, on aura toujours profité à fond de cet album d'exception.
Mars Red Sky / Chronique LP > Apex III - Praise for the burning soul
A chaque nouvelle sortie, Mars Red Sky est un peu plus attendu que pour la précédente... Et pour le moment, ils n'ont encore déçu personne ! Difficile quand on établit un son et une identité aussi forte de satisfaire tout le monde avec le bon dosage de nouveauté pour ne pas faire de "sur place" ou produire une copie de titres déjà entendus mais point trop non plus pour ne pas révolutionner et changer une recette qui fonctionne.
L'équipe qui gagne n'a pas changé, les trois sommets du triangle Mars Red Sky sont restés les mêmes, le producteur également et cette fois-ci, le groupe a pu prévoir son enregistrement où il l'a voulu, quand il l'a voulu et comme il l'a voulu, un luxe qui permet d'avoir un son impeccable (même si celui de Stranded in Arcadia était très bon également. Même le graphiste et l'ambiance qu'il a dessiné nous gardent dans leur zone de confort, pour le moment, je n'ai vu que l'artwork principal sur le web et je le trouve moins réussi que celui de l'EP Providence mais le groupe promet de bonnes surprises pour la version physique, alors faisons-lui confiance et applaudissons en avance !
Sur la solide base qui fait le style MRS, le groupe a commencé par émietter quelques sons venus de l'espace : "(Alien grounds)", une entrée en matière instrumentale toute douce qui tourne brutalement au vinaigre quand les pédales "fuzz grasse et lourde" sont appuyées ("Apex III"), ça grésille sur toutes les lignes, on entre dans le vif du sujet et si le chant se fait désirer, les premiers mots et le gimmick de guitare qui les suivent sont jouissifs. Apex III - Praise for the burning soul est à peine lancé qu'on sait déjà qu'on écoute une bombe. Laisse le pilotage automatique, laisse-toi guider, ça peut gronder, les riffs peuvent tomber de haut, le rythme peut être aussi doom qu'il le souhaite, cette atmosphère est juste parfaite. On a un peu plus de luminosité sur "The whinery", la voix délaisse les effets, le tempo joue avec nos nerfs et le combo explore encore une galaxie inconnue suffisamment lointaine pour brouiller un message encore plus puissant quand il redevient clair en fin de parcours. Si je passe trop de temps sur chaque plage, je vais toutes les trouver somptueuses alors je vais surtout insister sur celle-ci : "Mindreader". Là encore, le contraste entre sons clairs et saturation fait son effet (ahah) et alors qu'on pouvait penser être embarqué dans un titre instrumental, Mindreader résonne et ouvre l'espace à un chant qui survole les instrus sans en faire des caisses. L'excellente dynamique de "Under the hood" et sa relative clarté prépare le terrain pour "Friendly fire", morceau tout droit sorti des sixties ! Ton guilleret, rythmique à la cool, on voit trois garçons dans le vent en noir et blanc prêt à s'offrir un trip psyché-tropique. La même fraîcheur attaque "Prodigal sun" sans que ce dernier ne mérite autant d'engouement. Enfin, sur le CD, on a le droit à " Shot in Providence" (trop long pour être sur le vinyle, il est sur l'EP sorti en janvier), morceau majestueux (oui, encore un) qui boucle la boucle avec une envie dévastatrice, quelle maestria.
Quand plus de la moitié des titres d'un album rivalisent pour être parmi les meilleurs jamais écrits par un groupe, tu sais que l'album que tu écoutes va davantage encore marquer l'histoire de ce groupe, c'est le cas avec Apex III - Praise for the burning soul et si tu te dis que j'en fais beaucoup, sache que je pense ne pas en faire assez...
Mars Red Sky / Magazine > Mag #22
Mag #22 : Mars Red Sky
Comment passer à côté de Mars Red Sky en ce printemps qui s'annonce très chaud ? Impossible ! Le sympathique trio nous accorde une nouvelle fois une interview et on chronique leur nouvel album... Côté confidences, on a aussi recueilli celles des Hangman's Chair, de Stonebirds, des Young Cardinals, de Calibro 35, de Bison Bisou et d'Arman Melies ! On n'est pas en reste pour nos mots personnels sur les dernières sorties de Motorhead (sic), Skunk Anansie, Savages, Khynn, Daria, Happening, The Cult, Kinky Yukky Yuppy, The Lumberjack Feedback, Lofofora et des dizaines d'autres !
Tu trouveras aussi nos traditionnels MAOTFA...
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Mars Red Sky / Chronique LP > Stranded in Arcadia
Partis enregistrés au Brésil, les Mars Red Sky ont été marqués par le pays au point de "commander" un artwork, très inspiré, mettant en scène une "boule" et un canot qui permette le débarquement sur une plage de Rio de trois êtres (à en juger par les traces de pas) qui sèment suffisamment le chaos pour faire rougir le ciel et faire valser la célébrissime statue du Christ Rédempteur tombée du Corcovado. Les choeurs d'intro de l'album ("The light beyond") ayant un petit côté religieux, on a donc un opus marqué à la fois par la foi et la samba. Non je déconne. Ou alors une samba aux rythmes hachés, sacrément ralentie et agrémentée de fuzz agogô.
Le changement de batteur et le succès critique comme public de l'éponyme Mars Red Sky n'ont pas changé l'idée directrice qui conduit le groupe, avec Stranded in Arcadia il assume son rang et déploie de plus gros moyens pour encore nous impressionner. MRS n'était pas qu'une comète traversant l'espace, ils sont là pour durer et réunir les générations. Parce que les amateurs des seventies se retrouveront autant dans ces huit nouveaux titres que les jeunes passionnés de stoner, qu'on ait 60, 40 ou 20 ans, peu importe, les sensations procurées par cette musique sont intemporelles et touchent tout le monde. D'ailleurs, Aurélio n'avait pas joué la carte Led Zeppelin en 2011, je me permets donc (quitte à ne pas être original du tout) de balancer une punchline de fainéants en comparant certaines ambiances à du Led Zep après une retombée d'acides. Le chant de Robert Plant est forcément l'un des modèles de Julien et le côté lancinant halluciné correspond assez bien à l'image de Houses of the Holy et à ce morceau d'anthologie qu'est "No quarter". Dans l'ensemble Stranded in Arcadia ne donne pas pour autant dans le hard rock, la chaleur tropicale met certes du poids dans certaines rythmiques mais, le psychédélisme bordelais est toujours méga cool. Même quand ça s'emballe un peu ("Holy mondays"), on revient vite sur un tempo mesuré, les riffs étant distordus et saturés à souhait, il s'agit donc de ne pas les jouer trop vite pour bien profiter de toute leur puissance... voire de toute leur beauté quand la pédale s'allège et que les notes se délient pour fendre l'atmosphère ("Arcadia").
Maîtrisant parfaitement son sujet, Mars Red Sky se permet même quelques fantaisies comme terminer la galette avec "Beyond the light", un petit instrumental en mode enregistrement dans un bocal qui fait écho à l'ouverture "The light beyond". Pas de doute au final, canicule ou pas dans les mois à venir, Stranded in Arcadia est le disque de l'été, enfin... si tu veux que celui-ci soit chaud, très chaud.
Chronique Livre : Mars Red Sky, T'arrives ou tu repars ?
Mars Red Sky / Chronique LP > Mars Red Sky
Comète stoner tout droit sortie d'un bien étrange Big-Bang space-rock bordelais, Mars Red Sky marrie avec classe les riffs fuzzés des 90's et les ambiances narcotique de la scène alternative psychédélique des seventies. Lourdeur d'un groove stellaire et mise sur orbite géosynchrone orchestrée en sept titres (huit pour la magnifique édition vinyle limitée présentement chroniquée), l'album est une constellation de pépites qui allient à merveille la pesanteur brute du stoner pur et la légèreté cosmique d'un rock made in 70's (l'excellentissime "Strong reflection"). Un peu comme si Fu Manchu ou Yawning Man avec frayé sur un album avec les Dead Meadow, pendant que Nebula jouait les spectateurs voyeurs ("Curse", "Falls" notamment).
La basse ronfle à mort, la réverb est monstrueuse ; guitare volubile apaisée par le chant caractéristique de Julien et rythmique sous Tranxene finissent de faire succomber l'auditeur dans une léthargie stoner psychée du plus bel effet. Et c'est là que les Mars Red Sky se décident à lâcher un "Way to Rome" bourdonnant comme jamais pour mieux faire contraster l'aspect fuzzy de l'ensemble et le timbre haut-perché de leur vocaliste. Effet garanti d'autant que le travail de studio effectué par le producteur du groupe sied parfaitement au rendu final, à tel point que l'on vient à se demander si MRS ne serait pas de ces formations que l'on préfèrerait presque écouter sur CD plutôt qu'en live, où de part ses caractéristiques, il pourrait avoir plus de difficulté à affirmer sa personnalité artistique intrinsèque.
Folk crépusculaire aux effluves americana, "Saddle point" déroule un peu plus ce fil invisible qui lie chaque morceau aux autres et confirme un peu plus l'impression générale, à savoir que l'album bénéficie d'un énorme travail sur les textures sonores visant à jongler entre les atmosphères "Black Sabbathiennes" old-chool et un son plus actuel. L'influence, apparemment revendiquée, de J.Mascis (Dinosaur Jr., Witch) se fait également ressentir, notamment de part le côté lancinant et hypnotique d'un "Marble sky" ou d'un "Up the stairs", où les frenchies parviennent à affirmer un peu plus leur griffe stoner-psychée, pas si commune qu'on aurait pu le croire au départ. Sept morceaux + un ultime huitième - uniquement disponible sur l'édition vinyle on l'a dit - et voici que Mars Red Sky parachève à sa manière un (premier) album sans la moindre fausse note. Un disque témoignant du talent évident d'un groupe dont on attend désormais la suite des aventures avec impatience.